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Crimes Of Minds

Publié le 18 Décembre 2013, 17:43pm

Brest, plus connu pour sa rade, est devenu le port d'attache d'une vague déferlante de Street artistes venus des quatres coins de la planète durant trois ans pour le compte du projet Crime Of Minds. Productrice du projet, l'association Sugar Rush dresse le bilan de trois ans d'art dans la ville armoricaine.

Comment est venu ce projet de Street Art à Brest ?

Liliwenn, artiste peintre, a été la conceptrice et l'instigatrice de ce projet dont elle a géré la direction artistique. L'Association Sugar Rush à été créée pour produire cette opération collective avec l'aide des partenaires, bénévoles, photographes, artistes, musiciens et vidéastes, sans compter un soutien fort de la part de la Ville de Brest, mais également tout particulièrement certains membres du bureau de l'association qui se sont retroussées les manches sur du long terme et qui sont restés fidèle à son essence, le désintéressement et le partage qui sont de nos jours des valeurs précieuses. Réunissant environ 150 intervenants provenant de Brest, France, mais également d'Europe et des Etats-Unis, tous bénévoles, cette opération était collective de bout en bout. C'est ainsi que les 21 fresques, le livre, le film et les différentes expositions (Maison de la Fontaine, Rétrospective aux Capucins, Mairie de St Marc) furent mis en place de 2011 à 2013.

Cette ville est plutôt vierge en matière de Street Art...Quelle a été la première réaction des brestois ?

Elle était plus ou moins vierge à l'époque en matière de street art, mais très vivante avec une scène locale active en matière de graffiti. Qui n'a pas aimé se promener le dimanche pour découvrir les nouveaux graffs au Port de Commerce..? Les réactions furent mitigées mais avec 80% de positif, aujourd'hui une majorité de brestois et de populations extérieures en redemandent. Il serait bon de créer des espaces dédiés à l'art urbain, au graffiti, voire un mur accueillant chaque mois de nouveaux artistes, bref il y a beaucoup à faire.. Et le projet Crimes of Minds nous a démontré qu'il y avait une grande ouverture à Brest à ce niveau là. Tout est question de volonté.

Quel a été le ressenti des artistes ? Quels éléments locaux ont inspirés les artistes invités ?

Difficile de répondre à leur place, leurs ressentis et la façon dont ils ont appréhendé le projet et conçues leurs oeuvres sont détaillés dans le livre et le film, qui ont permis une approche plus intimiste sur le déroulement de ce projet et ses principaux acteurs. Jef Aérosol, Guy Denning, Ben Slow se sont particulièrement inspiré de la ville et de ses habitants ou personnages (portraits de Miossec et d'Armand Robin pour exemple). Généralement les artistes de rue contextualisent leur art et tiennent compte de l'environnement où va se poser leur pièce. Mais ils peuvent également partir dans une toute autre direction, en veillant bien sûr à maintenir une certaine harmonie avec le cadre, le lieu.

Quels perceptions ont les artistes étrangers sur cette ville ?

Une fois de plus il reste délicat de parler pour les autres. De leurs propos, certains furent enchantés par la multitude de murs vierges à exploiter et ont trouvé que la ville s'y prêtait fortement. De plus étant un port, ne serait-ce que symboliquement Brest génère le ressenti d'une ouverture sur le monde. Sans parler d'un accueil plutôt chaleureux. En conclusion quasiment tous ont émis le désir de revenir, et la plupart sont effectivement revenus deux voir trois fois par la suite.

Les artistes brestois ont ils tiré une leçon de cette expérience ?

Il n'y avait aucune leçon à retirer, il s'agissait d'un échange multiculturel, la démocratisation d'un art visuel pour les habitants, un mode d'expression et surtout une notion de partage. Mais il est toujours enrichissant de rencontrer "l'autre", c'est pourquoi sur ce projet le but n'était pas une promotion de la scène locale mais plutôt un échange et une découverte entre locaux, nationaux et internationaux.

Brest est une ville reconstruite suite aux bombardements de la seconde guerre mondiale. Se prête t elle naturellement à ce reloookage artistique ?

Brest n'est pas une ville extraordinaire d'un point de vue architectural de part le peu de bâtiments ayant survécus aux bombardements. Sa mutation actuelle l'embellie, la fait respirer, la modernise, la rend plus agréable. L'art y a sa place et nous sentons une volonté de la part de la municipalité pour aller en ce sens, notamment en milieu urbain. Donc oui elle s'y prête, il y a tout à faire et ça a déjà commencé. Brest est une ville atypique notamment de par son identité propre et ce qu'elle génère comme ressenti. De par également son implantation, ses lumières naturelles qui réjouirait tout photographe, sa densité en matière de scène musicale et projets artistiques à toutes échelles. On s'y attache facilement et on prend plaisir a devenir acteur plutôt que spectateur (même si les deux sont plaisants).

Y aura t il une seconde édition ?

Non, dès le départ il s'agissait d'un projet ponctuel s'inscrivant sur le long terme. Le livre lui-même ne sera pas réédité car nous préférons qu'il reste un objet en nombre limité, presque "collector" sur un moment précis. Nous ne souhaitons pas faire quelque chose de répétitif. Crimes of Minds est terminé, au bout de 3 ans. Les objectifs que nous nous étions fixés sont remplis. 26 artistes locaux, nationaux et internationaux, confirmés et émergents sont intervenus sur l'espace public offrant à tous des pépites graphiques et un parcours d'art urbain (la visite en voiture dure 3 heures). Le livre de ce même projet ainsi que son film, traces pérennes et complémentaires sont diffusés et à la portée de tous. Les habitants ont pu aller à la rencontre des acteurs du projet et le découvrir plus en profondeur avec les deux principales expositions qui ont ouvert (à la Maison de la Fontaine en avril 2011) puis fermé le projet (aux Ateliers des Capucins en juillet 2013) réunissant environ 10 000 visiteurs. Mission accomplie, ce fut une riche expérience dont nous sortons tous grandis. La qualité ne réside pas dans la quantité et ce projet a eu le vécu, la durée qu'il devait avoir et un succès plutôt inattendu dépassant largement nos frontières, nous sommes ravis d'avoir pu apporter quelque chose à la ville de Brest et à sa population. Aujourd'hui le projet dans son accomplissement se suffit à lui-même, des plaquettes avec les adresses des fresques sont disponibles sur le site du projet et à l'Office de Tourisme, certaines associations organisent des parcours (à pieds ou à vélo). Les scolaires et centres de loisirs peuvent également visiter les fresques sur support du livre, voire du film.

On peut trouver le livre à Dialogues, la Petite Librairie, la Fnac ou le commander ici => http://www.criteres-editions.com/index.php/urbanite/19696-crimes-of-mindsbrest-street-art Il est possible également de le trouver dans certaines bibliothèques.

Le film est visible gratuitement ici => http://www.youtube.com/watch?v=Vz9ecdy9i-g Et enfin tous les reportages photos et infos sur le projet sont disponibles ici => www.crimesofminds.com

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